Isabelle de Marseul Monteran
Son credo : utiliser les matériaux traditionnels pour respecter les techniques anciennes, la seule manière pour Isabelle d'arriver à redonner une seconde vie sans bousculer son intégrité à un laque !
Plus un objet est "ruiné", plus il a besoin d'être senti, réfléchi, replacé dans son contexte par une documentation précise ( dans l'atelier, les livres cotoient les pigments, vernis, poudres précieuses et autres outils!).
Après cette "imprégnation" obligatoire, l'objet s'étant livré ou presque, elle peut travailler .... Outre sa passion pour la restauration, Isabelle crée des paravents, tableaux en laque bien sùr, et toujours de manière traditionnelle : la restauration de laques anciens, dit-elle, amène à la création, il suffit d'y lire les effets de matière pour s'en imprégner et y puiser son inspiration, l'imagination faisant le reste ...
Isabelle de MARSEUL MONTÉRAN a été médaillée par la chambre des métiers en 1994 et promue cette même année Meilleur Ouvrier de France.
Ancien membre des Grands Ateliers de France, vice-présidente pour la classe « laqueur » des Meilleurs Ouvriers de France, elle est expert auprès de l'Alliance des Experts Européens en 2007 . Elle a reçu en 2007 les prix départemental et régional de la SEMA.
Son entreprise est labellisée « Entreprise du Patrimoine Vivant ».
sa clientèle regroupe les musées d'état et privés, les grands antiquaires et collectionneurs français et étrangers, salles de vente prestigieuses.
Elle a exposé ses oeuvres en France, Etats-Unis, Angleterre, Italie ...
6 QUESTIONS À ISABELLE DE MARSEUL MONTÉRAN LAQUES DE CHINE ET DU JAPON, VERNIS MARTIN
Ils sont venus à moi lorsque je cherchais à intégrer un atelier de peinture ! Le seul qui ait voulu de moi est celui d’un laqueur, chez qui je suis restée trois ans. J’ai découvert un autre monde, et suis tombée amoureuse de cet art multiple.
En quoi la matière vous a-t-elle séduite ?
Selon qu’elle vient d’Asie ou d’Europe, elle diffère par sa matière propre : la complexité de son utilisation, la diversité des techniques selon les époques. Qu’elle soit épurée ou enrichie d’or, d’argent, de pierres et autres matériaux, c’est une matière vivante, capricieuse et merveilleuse.
Combien d’années d’expérience faut-il pour la maîtriser ?
Trois ans, trente ans… on ne maîtrise pas, on se laisse conduire ! On se sent tout petit devant la beauté maîtrisée d’un laque du Japon, par exemple, et grandi lorsque l’on réussit à en appréhender le secret.
Quels sont les défis de restauration d’une pièce ancienne ?
S’effacer complètement, pour se mettre dans l’esprit du laqueur l’ayant conçue, afin de lui redonner sa facture originelle. Mais il faut que la pièce « parle » pour que je puisse la restaurer en toute connaissance, humilité et enthousiasme.
En êtes-vous venue à réaliser vos propres créations ?
Oui, bien sûr. Côtoyer la richesse des laques anciens est pour moi la meilleure des sources pour enrichir mon imagination et ainsi, m’amener à créer.
Les laques ont-ils encore des choses à vous apprendre ?
Oh oui ! Tant et tant… Mon expérience et le regard bienveillant de ma clientèle depuis près de quarante ans me rassurent et me confortent, mais devant chaque nouvelle pièce à restaurer, ma curiosité, mon enthousiasme et mon angoisse sont là, comme pour la première fois !
D'autres traits d'Isabelle
Isabelle
La résistance et la profondeur de la laque sont liées au respect d’un rituel immuable qui ne souffre pas l’à peu près et la précipitation.
La laque
Les retrouvailles avec l’esprit du laqueur qui a exécuté l’ouvrage sont indispensables.
Atelier
Les objets, les meubles de jadis ont une âme. Il est important de la saisir.
Peinture
Je commence une restauration seulement lorsque j’ai compris la pièce que l’on m’a confiée.